Plus Fort Que La Haine

Type : bande dessinée, tranche de vie, Histoire, haine raciale.
Nombre de tomes parus en France : 1
Etat : fini

Note de la libraire : 18/20

Informations diverses :
Si l'histoire est basée sur des faits réels, les personnages, eux, sont fictifs.

Autres titres de l'auteur :
Bresson : Ushuaïa, Les enfants du XXIe siècle, l'Affaire Dominici...
Follet : Trop pour faire une liste ! Je vous conseille d'aller jeter un coup d'oeil sur sa page Bdgest !

Résumé & Avis :
1933, Amérique, Louisiane, Doug Wiston est un travailleur noir doté par la nature d'une force bien plus grande que celle de beaucoup d'hommes. Mais ses capacités hors du commun ne change en rien son statut d'homme noir dans l'Amérique raciste des années 30, et quand il défend son père face à Sanders, son patron et membre du Ku Klux Klan, c'est contre lui que la justice se retourne. Sans travail et sans argent, Doug va expérimenter la haine : de l'injustice, des blancs, de Sanders, des siens qui ne font rien, de l'existence... jusqu'à trouver un moyen de venger l'honneur de son père : monter sur le ring, affronter le fils de Sanders, devenir un nom intouchable. Vive, enfin.

Avec « Le Bleu est une couleur chaude » je vous parlais il y a quelques semaines des BD coup de poing, celles avec un graphisme qui en met plein les yeux et dont l'histoire met des frissons sur les bras. « Plus fort que la haine » fait partie de ce genre de bande dessinées, dans la droite ligne du film « La loi du plus fort », où noblesse du sport et grandeur d'âme finissent par triompher de la bassesse humaine.
Si le thème du scénario n'est pas nouveau, son traitement est assez fluide et bien réalisé pour le faire oublier et permettre au lecteur de plonger avec plaisir dans l'accomplissement de la vi d'un homme dont la volonté semble être faite d'un matériau à toute épreuve. Si cela part d'une vengeance, c'est avant tout une réalisation de soit, une volonté de sortir grandit et plus fort des épreuves, qui nous est narrée au travers des souffrances et des exploits de Doug Wiston, homme noir né dans une période plus noire encore de l'histoire américaine.

En effet, entièrement en bichromie, cet album nous plonge au cœur des années 30 et de la haine raciale sans distinction de couleur ni de rang : Doug est aussi raciste que ses tourmenteurs, avec le même aveuglement, à ce détail près qu'il n'a, lui, pas les moyen de mettre en œuvre sa vengeance, au contraire du Ku Klux Klan. C'est probablement cela qui le sauvera, car face à une justice arbitraire et orientée, il n'a d'autre choix que de passer par des voies légales pour se venger.
Et quelles voies !
Le dessin tout en ombres et en relief de René Follet nous rend parfaitement les scènes de combat tout comme les moments les plus intimes de la vie et ceux de violence, ayant pour effet de garder le lecteur captif de ses pages.

Une BD intelligente et bien réalisée, qui n’épargne personne en rappelant que chacun a ses démons, mais que chacun peut être, aussi, plus fort que la haine.

Commentaires