L'Epreuve 1 - Le Labyrinthe
collection jeunesse
2014
Grand format, livre neuf
9782266200127
Jeunesse
Délais de 7 à 15 jours
18,5 €
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Type : Roman, Science-Fiction, Jeunesse.
Nombre de tomes parus en France : 3
Etat : Finie.
Note de la stagiaire : 18/20
Informations diverses :
Le premier tome de cette trilogie, Le Labyrinthe, a été adapté au cinéma en 2014 et la suite devrait sortir sur les écrans fin 2015.
Résumé & Avis :
L’Epreuve raconte la vie de jeunes adolescents, au départ uniquement des garçons, qui sont prisonniers d’une immense cour carré appelée « le Bloc », elle-même entourée d’un labyrinthe géant et dont la sortie paraît impossible. En effet, les portes du labyrinthe se referment chaque nuit avec les murs qui se déplacent. Sans compter les immenses créatures d’acier et de chair qui s’y promènent à la fermeture, rendant la quête de la sortie encore plus compliquée qu’elle ne l’est déjà. De plus, tous ces jeunes gens ont perdu la mémoire. La seule chose dont ils se souviennent est leur prénom. Ils n’ont donc aucun indice sur qui ils étaient avant d’atterrir dans le Bloc, qui sont leurs parents ou qui sont les personnes les ayant enfermés dans ce qu’ils considèrent leur prison.
On suit donc cette histoire à travers les yeux de Thomas. Son arrivée va provoquer une série d’évènements plus ou moins catastrophiques pour les adolescents. A commencer par la venue de l’unique et première fille, Teresa, dans le Bloc, qui va s’accompagner par la fin du ravitaillement mensuel de nourriture, de matériel et d’adolescents.
Ceux qui restent sont donc livrés à eux-mêmes, forcés à prendre des décisions contre le règlement établi et qui avait maintenu l’ordre et la paix pendant deux ans. La première étant de nommer Thomas coureur dans le labyrinthe afin de trouver une potentielle sortie, au bout d’une semaine seulement alors que ce rôle est destiné à ceux qui font leurs preuves au fil des mois. Mais ils sont surtout forcés de trouver une issue le plus rapidement possible, s’ils ne veulent pas y laisser des plumes.
Cependant, la méfiance grandit autour du mystère que suscite Thomas et Teresa dans la mesure où ils semblent avoir une connexion, un passé commun et des souvenirs concernant le WICKED, une société qui reste encore mystérieuse. Tout ceci échappe aux autres et, par conséquent, fait peur à certains. Ils sont donc accusés d’être complices de ceux qui les ont abandonnés ici. Mais, à l’inverse, une confiance presque aveugle va leur être destinée par l’espoir qu’ils apportent de mettre fin à ce cauchemar pour de bon.
Pour être franche, ce genre de romans un peu futuriste dans le style Divergente ou Hunger Games me fait toujours un peu peur dans la mesure où la qualité de l’histoire se dégrade peu à peu au fil des romans. Cette trilogie là n’en fait pas partie, même s’il est vrai que le dernier tome montre des signes d’essoufflement et a tendance à nous perdre un peu parfois. Cependant, ce qui est merveilleux avec James Dashner, c’est qu’il nous fait entrer directement dans le cœur du sujet. La première page du Labyrinthe décrit l’arrivée de Thomas dans le Bloc. Les premières questions sur son identité, l’endroit où il atterrit, les personnes qu’ils rencontrent et celles qui contrôlent toute cette machination nous frappent brutalement dès la fin du premier chapitre. Le deuxième et le troisième tome commencent de la même façon. Autrement dit, aucun repos ni aucune minute de répit ne nous sont accordés. Pendant tout le long de cette trilogie, nous, lecteurs, vivons dans une agonie et une tension continues. Tout comme les personnages. Nous découvrons les réponses au même moment que Thomas et nous suivons également son cheminement de pensés.
Une particulaité de ce roman est le mystère que parvient à alimenter l’auteur au fil de l’histoire. Chaque roman rajoute un questionnement supplémentaire comme : quel est le véritable rôle de Thomas et Teresa dans cette Epreuve ? Lorsque l’on a l’impression de suivre la bonne piste, un nouvel élément vient tout mettre en désordre et nos certitudes vacillent pour ensuite disparaître. Monsieur Dashner a l’art de nous mener en bateau. Que ce soit au niveau de l’intrigue ou au niveau des personnages. Leur sincérité et leur loyauté sont sans cesse remises en question. Au final, le seul personnage auquel on peut faire confiance est Thomas.
L’autre particularité de ce petit trésor est la façon dont le lecteur peut s’attacher aux personnages. En effet, au fur et à mesure que les pages défilent, on n’a pas l’impression de vraiment tenir à ces adolescents car notre attention est surtout attirée par l’éclaircissement de ce nœud mystérieux qui grandit au fil des pages. Mais, c’est lorsqu’un événement assez inattendu et tragique leur tombe dessus qu’on ressent véritablement leur peine. C’est également à ce moment là qu’on se rend compte à quel point l’avenir des personnages est important pour le lecteur.
Dans une dimension un peu différente, il est intéressant de voir que ce récit soulève une question primordiale. Faut-il vraiment tout accepter, donner tout le pouvoir à la science afin de préserver l’Humanité ? Les arguments que nous donne Dashner sont valables pour et contre ce point de vue là, ce qui fait que notre jugement balance entre « oui » et « non » (pas d’inquiétude, à la fin de l’histoire, vous trouvez une réponse). C’est une approche très bien exploitée par l’auteur qui aboutit sur une véritable réflexion personnelle pour le lecteur.
Enfin, un atout mineur mais qui a son importance quand même : l’absence d’une histoire d’amour à l’eau de rose qui aurait sans aucun doute alourdi l’écriture et nous aurait fait perdre le fil de l’histoire en nous éloignant de la question centrale évoquée plus haut. Bien sûr, il est question d’amour mais d’abord d’un amour discret et d’un autre avant tout, fraternel.
Je dirais donc que c’est une trilogie de science fiction très bien réussie malgré quelques facilités d’écriture qui ont amené des incohérences au niveau de l’histoire. A noter : ne soyez pas déçus si, à la fin de cette trilogie, beaucoup de mystères et de questions restent sans réponse. Tout n’est pas dit, ni expliqué. On peut rester légèrement sur notre faim.
Un regard sur le film, maintenant. Ah, ce film avec le parfait Dylan O’Brien dans le rôle de Thomas (un peu de pub, ça ne fait pas de mal, surtout pour lui).
Anyway, ce que Wes Ball a réalisé est une mauvaise comme une bonne adaptation cinématographique. C’est assez décevant d’abord par les personnages présentés qui manquent cruellement de profondeur. Même s’il est vrai que le livre fait l’impasse sur le passé de la plupart des personnages principaux, le film ne va quand même pas assez loin au niveau de leur personnalité non plus. Ainsi, Newt et Minho sont beaucoup plus colériques, Alby, le chef de cette tribu, est plus méfiant et moins gentil tandis que Teresa est plus entourée de mystère et de souvenirs. Thomas, Gally et Chuck semblent être les seuls personnages à avoir été exploité d’une façon un peu plus poussée.
Et, comme dans chaque adaptation, de nombreux éléments sont effleurés, voire supprimés ou carrément inventés. Ainsi, l’arrivée de Teresa au Bloc survient dès le début de l’histoire. De plus, sa relation avec Thomas est plus complexe qu’il n’y parait et amène d’autres interrogations sur leur lien et sur la capacité du WICKED qui, avouons le, est assez effrayante. Un autre point assez dommage concernant le film : le véritable but du labyrinthe. Il apparaît ici comme une simple prison, une barrière avec le monde extérieur. L’arrangement est un peu simpliste.
Cependant, c’est un pari réussi dans la mesure où les descriptions générales du labyrinthe et des créatures mi-machines mi-bêtes sont respectées ainsi que l’apparence physique des personnages. L’histoire en elle-même est cohérente et tient en haleine jusqu’au bout. Le jeu des acteurs est également parfaitement crédible. L’atmosphère pesante et sombre, le rythme soutenu et l’intrigue remplie de mystères de tous les côtés sont également des éléments très fidèles au livre. Après tout, on ne peut pas tout garder lors de la réalisation d’une adaptation, surtout avec un ouvrage aussi dense.
En conclusion, le film est vraiment très bien si on fait abstraction du livre. Mais je conseille l’œuvre de Dashner même si vous n’avez vu le film ou si vous avez apprécié l’univers à l’écran. Si vous voulez trouver plus d’explications sur le WICKED, plus de personnalité dans ces personnages torturés ou plus de classe dans la résolution des énigmes, ne vous contentez pas du film. Cependant, il reste à voir pour les belles prestations de Dylan O’Brien, de Thomas Sangster, de Kaya Scodelario et de Will Poulter.